par
Amanda Vanasse «Désolé, j’ai pété ma coche, elle n’est plus de ce monde».1 Voici les mots de Michel Cadotte, cinquante-sept ans, qui a admis avoir étouffé son épouse, Jocelyne Lizotte, atteinte du stade le plus avancé de la maladie d’Alzheimer. Dans cette optique, le jury a soit le choix de faire preuve d’humanité en accusant monsieur Cadotte d’homicide involontaire ou de lui imposer la peine maximale en l’accusant de meurtre non prémédité. Chers lecteurs et lectrices de la section FLEcture, ceci nous amène donc à la question suivante: «Michel Cadotte mérite-t-il d’être condamné à la prison?» Il est évident que le jury ne peut lui donner cette peine puisque le motif principal qui l’a poussé à commettre ce crime était la compassion et qu’il avait complètement perdu contact avec la réalité en raison de son état dépressif au moment du meurtre. Premièrement, contrairement à un meurtre commis par malice, le meurtre par compassion se définit par le désir de préserver la dignité d’un individu atteint d’une maladie fatale et de mettre fin à ses souffrances. Dans le cas de Jocelyne Lizotte, son souhait le plus cher, ayant vu sa propre mère souffrir de la maladie d’Alzheimer, était de mourir dans la dignité humaine et non de finir comme sa mère qui était devenue complètement inapte au moment de s’éteindre. Alors, si l’on retient cette hypothèse, nous pouvons en venir à la conclusion que Michel Cadotte a exaucé le souhait de sa femme en mettant un terme aux jours de celle-ci. Or, le crime de monsieur Cadotte, à mon avis, répond à tous les critères du meurtre par compassion et peut donc être défini ainsi. Dans cette perspective, chers lecteurs et lectrices, croyez-vous que Michel Cadotte devrait être condamné à l’emprisonnement lorsqu’il ne pose aucun réel danger pour le commun des mortels? Selon moi, la réponse est indéniablement non. Michel Cadotte, dont le crime n’avait pour motivation que l’amour qu’il portait à sa femme, ne devrait pas être reconnu coupable de meurtre non prémédité. Pour justifier ce fait, prenons comme exemple les meurtres des deux enfants de Guy Turcotte. Ce dernier avait poignardé ses jeunes enfants puisque la haine qu’il avait pour sa femme avait dépassé l’amour qu’il avait pour Anne-Sophie, sa fille de trois ans et Olivier, son fils de cinq ans. Monsieur Turcotte avait écopé de dix-sept ans de prison et avait été reconnu coupable des meurtres non prémédités de ses deux enfants.2 Le motif de ces deux meurtres était la perversité alors que le motif du meurtre de Jocelyne Lyzotte était la compassion. Alors, en principe, Michel Cadotte ne devrait certainement pas écoper de la même sentence étant donné qu’il a commis un meurtre par compassion. Deuxièmement, la maladie fatale de son épouse avait bouleversé Michel Cadotte et l’avait rendu dépressif. Il avait donc complètement perdu contact avec la réalité au moment de mettre fin aux souffrances de sa femme. Dans cette optique, ne pensez-vous pas, chers lecteurs et lectrices de la section FLEcture, que monsieur Cadotte devrait obtenir la peine minimale en raison de la dépression dont il souffrait à force de faire composer avec la maladie de son épouse? À mon avis, le jury devrait l’accuser d’homicide involontaire puisqu’il était dans un état dépressif. Ceci peut être justifié par le fait qu’il se révélait incapable de distinguer le bien du mal au moment de commettre le meurtre de Jocelyne Lizotte. Monsieur Cadotte croyait qu’il ne faisait que la délivrer de ses souffrances et que c’était éthiquement correct d’agir ainsi. La loi est faite d’une certaine manière qu’elle protège les citoyens atteints de maladies mentales en les considérant comme non criminellement responsables pour cause de troubles mentaux. Théoriquement, le fait que Michel Cadotte était atteint d’une maladie mentale, comme la dépression, l’empêche d’être accusé de meurtre non prémédité et d’écoper de l’emprisonnement puisqu’il est protégé par la loi. Pour conclure, il est évident que Michel Cadotte ne mérite pas l’emprisonnement, car il a commis un meurtre par compassion. De plus, la maladie fatale de Jocelyne Lizotte l’avait rendu dépressif. Alors, Michel Cadotte n’avait pas toutes ses facultés au moment où il a mis un terme aux jours de sa femme. Il serait donc primordial, à mon avis, que le jury l’accuse d’homicide involontaire et non de meurtre non prémédité. Je crois également qu’un débat sur le meurtre par compassion devrait être lancé afin qu’il soit un jour reconnu aux yeux de la loi. 1. Nicolas Bérubé, «Accusé d’avoir tué sa femme atteinte d’Alzheimer», La Presse. 2. Karine Bastien, «Guy Turcotte coupable de meurtre non prémédité», Radio-Canada.
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AuthorLes élèves de Madame Quenneville, FLE V Archives
April 2019
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