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Gabrielle Calabrese et Michael Minello Noir ou blanc. Innocent ou coupable. Oui ou non. Les affaires de loi et de justice ne sont pas toujours si binaires. Ce sont les procès qui se trouvent dans la zone grise du système de justice qui captent souvent l'attention du public. Le procès juridique de Michel Cadotte a récemment relancé le débat sur l'aide médicale à mourir et sur celui de l'état de nos centres médicaux. Accusé du meurtre au second degré de sa femme atteinte de la maladie d'Alzheimer, Jocelyne Lizotte, Michel Cadotte, à notre avis, a été laissé tomber par l'État. Ce cas a remis en question les lois existantes et a rendu la tâche du jury et du juge très difficile. Présentement, l'aide médicale à mourir est incomplète dans la loi québécoise. Cela prive plusieurs familles comme celle de M. Cadotte de soulager la souffrance de leurs êtres qui sont en fin de vie. Comment réagiriez-vous si vous voyiez vos aimés souffrir? N’est-ce pas inhumain de les laisser misérables? Il faut se poser la question: Michel Cadotte est-il coupable? Nous sommes convaincus que la réponse est bel et bien non. Dans un premier temps, il est évident que nous vivons dans une province avec un système médical ayant plusieurs failles. En vérité, Michel Cadotte est victime d'un système de santé mal dirigé. Mme Lizotte, femme de M. Cadotte et atteinte d'Alzheimer, ne voulait pas se retrouver dans un Centre d'hébergement de soins de longue durée (CHSLD) comme sa mère. Elle aurait préféré mourir à la place. Malgré les voeux de sa femme et le fait qu’il n’était plus capable de jongler entre son emploi et la santé de Mme Lizotte, M. Cadotte, qui voulait seulement que sa femme soit bien traitée, a confié le bien-être de sa conjointe au CHSLD. Quelle erreur! Le manque de personnel dans le réseau des CHSLD est criant. Son impact sur les soins aux patients peut s'apparenter à de la négligence. L’Alzheimer est une maladie qui, petit à petit, dérobe la personnalité à la personne atteinte, l’identité et l’indépendance. Chaque jour, M. Cadotte visitait sa femme pour la faire manger, faire sa lessive, lui faire sa toilette et la faire marcher dans le corridor, parce que les employés débordés n'avaient pas le temps de s'en occuper. Chers lecteurs, imaginez votre aimé dans le désespoir. Les conditions de plusieurs CHSLD sont épouvantables pour un centre supposé prendre soin de vous pour plusieurs années. Dans un pays industrialisé comme le Canada, la condition de notre système de santé est inacceptable. Nos aimés méritent mieux. Dans un second temps, l’acte qu’a commis Michel Cadotte n’était qu’une réponse aux souhaits de sa femme et à l’insuffisance de la loi. En fait, avant sa détérioration mentale, Mme Lizotte avait exprimé son désir de mourir lorsque la maladie aurait atteint la majorité de ses capacités neurologiques. Celle-ci ayant ressenti une tristesse prolongée face à sa propre mère débilitée par l’Alzheimer, Mme Lizotte ne voulait pas que sa situation devienne un fardeau pour sa famille. Puisque Mme Lizotte était réduite à une existence pratiquement végétative pour le restant de sa vie et était consentante à l’aide médicale à mourir avant d’avoir atteint cet état, pourquoi a-t-il fallu que son époux l’étouffe avec un oreiller? La réponse est simple: les lois concernant le suicide assisté ne s’appliquent pas au cas de Mme Lizotte et non plus à des milliers d’autres cas. Il faudrait donc rendre plus flexibles ces lois afin d’accommoder le plus possible de familles souffrantes. Par exemple, ceux qui sont sévèrement et perpétuellement déprimés ou qui sont complètement paralysés ne peuvent pas profiter de l’aide médicale à mourir parce qu’ils ne sont pas considérés comme étant «en fin de vie». Il faudrait réformer ces lois pour permettre à un plus grand nombre de personnes d’accéder au suicide assisté et pour prévenir la répétition d’un procès comme celui de Michel Cadotte. En somme, pour son meurtre par compassion, Michel Cadotte ne mérite pas l’incarcération. Chers Canadiens et Canadiennes, l’état de nos centres médicaux est complètement inacceptable. Quant à Michel Cadotte, nous sommes certains qu’il est victime d’un système gouvernemental mal organisé. La loi nous a laissés tomber. Nous sommes tous fiers de notre système de soins de santé, par contre, il faut reconnaître qu’il a plusieurs failles. Il faut passer de la parole aux actes. Espérons que ce procès, qui a éclairci ces zones grises dans la loi et dans le domaine de la santé, nous incitera à réformer le système.
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AuthorLes élèves de Madame Quenneville, FLE V Archives
April 2019
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