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Rebecca Dupont et Kathy Vo Depuis le début des années soixante, le Québec favorise les gens les plus fortunés de notre société. En effet, le gouvernement québécois, par le biais de son programme de subventions, a permis le développement de tout un réseau d’écoles privées, et ce, au détriment des écoles publiques. Certains croient qu’il faut abolir le réseau d’éducation à deux vitesses créé par le gouvernement provincial. D’autres ne partagent pas cet avis,notamment parce que la suppression des subventions aux écoles privées envenimerait le problème de surcapacité et de sous-financement des écoles publiques. Avec les écoles publiques en manque criant de ressources, croyez-vous, chers lecteurs et lectrices, que l’État devrait continuer de financer des écoles privées? À notre avis, le gouvernement devrait annuler les subventions aux écoles privées pour des raisons économiques et sociales. D’abord, en cessant de subventionner les écoles privées, l’État économiserait une importante somme d’argent qui pourrait être utilisée davantage dans le but d’améliorer le réseau scolaire public. De surcroît, saviez-vous qu’il y a actuellement seulement 12% des enfants au Québec qui fréquentent les écoles privées? Néanmoins, le gouvernement oblige les Québécois à financer ces écoles, alors que le réseau scolaire public est en manque flagrant de ressources. En effet, ne trouvez-vous pas, que le système actuel compromet l'éducation de la majorité des élèves au lieu de la soutenir? Preuve à l’appui, puisque les écoles privées accueillent très peu d’élèves présentant des difficultés d’apprentissage, les écoles publiques ont donc l’obligation de prendre en charge ces élèves qui demandent plus de ressources. Pensez aux bénéfices pour les élèves si ces subventions étaient plutôt investies par notre gouvernement dans le système scolaire public. Ainsi, en obligeant les écoles privées à s’autofinancer, l’État économiserait cent millions de dollars [3] qui pourraient être réinjectés dans le système scolaire publique afin d’augmenter le nombre d’éducateurs spécialisés, de réduire le nombre d’élèves par classe et d’investir dans les infrastructures. En somme, ce changement de cap contribuerait à augmenter l’attraction des écoles publiques et valoriserait le système faisant en sorte que toute la société serait gagnante. Comme il serait facile d’agir! Ensuite, les écoles privées sélectionnent leurs élèves en grande partie selon leur situation financière, leur bagage génétique et leurs compétences linguistiques, ce qui a pour effet de créer des inégalités dans le domaine éducatif. En effet, il y a entre 8 et 10% [1] d’élèves en difficulté dans les écoles privées comparées au réseau public, où le nombre d’élèves en difficulté se situe entre 32 et 41% [2]. Il est inacceptable que seulement une minorité des élèves du Québec aient une meilleure chance de réussir parce qu’ils fréquentent une école privée dans laquelle il y a une abondance de ressources matérielles et humaines. Étant donné que les écoles privées sont en bonne position financière ne pensez-vous pas qu’elles devraient aider à niveler les chances des jeunes et des adolescents en vue d'entraîner la mobilité sociale et de diminuer les écarts sociaux? De plus, le retrait des subventions augmenterait le nombre d’élèves fréquentant les écoles publiques, permettant ainsi à un plus grand nombre d’élevés de devenir plus tolérants et plus ouverts envers les autres cultures. En effet, le réseau scolaire public est de façon générale, plus multiculturel que le réseau privé. [3] Selon Mme Bavert Mamelen, une enseignante à l’école publique Saint-Étienne, il est «merveilleux de voir tous ces enfants différents, tant au niveau de leur culture que des troubles auxquels ils peuvent faire face, apprendre à vivre ensemble ». Les écoles publiques permettent aux étudiants d’établir des relations avec d’autres élèves et d’apprendre à les connaître sans avoir de préjugés. Pour citer Albert Jacquard, « Voir, c’est suspendre son jugement ». Autrement dit, en favorisant l’égalité dans le domaine éducatif, nous favorisons une société plus tolérante. Ne pensez-vous pas que le réseau scolaire public permet mieux aux étudiants d’expérimenter ce qu’ils vont vivre plus tard dans leur milieu de travail et dans la société? En somme, il est évident que le gouvernement doit cesser de subventionner les écoles privées et utiliser davantage cette importante somme d’argent dans le but de réformer le réseau scolaire public. Ensuite, l’intégration des élèves provenant du réseau scolaire privé dans les écoles publiques leur permettrait de profiter d’un milieu d'apprentissage plus multiculturel. Puisque l’avenir d’un enfant est déjà influencé par des facteurs hors de notre contrôle tels que le milieu familial et le bagage génétique, ne pensez-vous donc pas, chers lecteurs et lectrices, qu’il est primordial que le réseau scolaire public ne soit pas en concurrence avec les écoles privées pour son financement? Sans cette concurrence inutile pour les ressources financières de l’État, le réseau scolaire public pourrait s’assurer de la réussite des élèves en général, mais également de celle d’enfants provenant de milieux défavorisés. N’attendez pas qu’il soit trop tard avant de vous mobiliser afin d’éviter qu’une autre génération subisse les effets irréversibles d’une politique gouvernementale irresponsable qui favorise les intérêts des plus fortunés de notre société. 1. Sarah Champagne ,« Les écoles privées veulent accueillir plus d'élèves handicapés ou en difficulté» , La Presse 2. Daphnée Dion-Viens, « Les élèves en difficulté plus nombreux en réalité, selon des profs», TVA Nouvelles 3. Philippine de Tinguy, « École privée ou publique?», Journal Métro
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AuthorLes élèves de Madame Quenneville, FLE V Archives
April 2019
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